Préambule


dimanche 13 novembre 2016

Jour de France

Outre les avions, Monsieur Marcel Dassault, avait une autre passion, son magazine : Jour de France qu'il menait avec amour.

Ses rédactrices étaient presque toutes des femmes de généraux, ce qui était du plus grand chic !
Ma première photo pour ce magazine fut une photo de mariée, pour les petites mariées exactement, donc je dut plier les genoux sous ma robe longue, ce qui me fit rire aux éclats. Ce fut cette prise de vue qui fut sélectionnée, quand Marcel Dassault vit cette photo, il demanda à la rédactrice : mais qui est cette fille ?
C'est Nicole Urbin, elle est à l'agence Catherine Harlé  monsieur.
Et Marcel Dassault répondit : Je veux de la Nicole Urbin tous les jours ! et ce fut pratiquement vrai.
Ce fut aussi le début de nombreuses marrades pour lesquelles, j'étais très photogéniques. C'est très difficile de rire aux éclats car ça décale tout le visage, en plus je le faisait spontanément et naturellement.
Je bouleversais ainsi à ma façon tous les clichés du mannequin qui, à l'époque se voulait sérieuse et sophistiquée.

Telle superwoman, il fallait que je sauve des modèles qui parfois étaient monstrueux de simplicité. Je les appelais les robes "tortue" un trou pour la tête et deux trous pour les bras, très dépouillé.
Marcel Dassault voulait toucher toutes les femmes et de toutes catégories avec des petites robes à bas prix et toutes les semaines, il y en avait une qui paraissait dans le magazine.
La rédactrice m'appelait et j'avais l'honneur de défiler en privé devant lui qui disait de sa voix caverneuse : "poubelle" quand la robe était vraiment trop moche.

Ce magazine m'a lancé et m'a fait connaître les meilleurs photographes et des gens inoubliables tel que monsieur Bernard Buffet chez qui nous fîmes ce que l'on appelait à l'époque, des extérieurs.
C'est ainsi que les modèles purent être mis en valeur au milieu des insectes géants crées par l'artiste qui étaient plus vrais que nature et dignes d'un film d'épouvante.

Souvent monsieur Dassault descendait de son bureau pour assister à une prise de vue. Il était impressionnant d'élégance et de détermination  un chef quoi. Tout le monde le craignait excepté moi à qui il avait donné la chance de sa vie.

Jours de France fit paraître un texte qui expliqua toutes les photos qui allaient suivre plus tard. Le prêt à porter était né, même les grands couturiers s'y mettaient.
On faisait des prises de vue en couleur en mouvements dynamiques, gaies. Le mannequin compassé était mort, il fallait être performante et naturelle.

Article de jours de France
C'était fréquent à l'époque que l'on nous demande d'apporter plusieurs perruques, même brune, quand ça nous allait. Donc, il fallait investir dans l'achat de perruques. Les budgets étant plus serrés que maintenant, cela faisait l'économie d'un autre mannequin. Monsieur Dassault, ne voulant que des blondes en couverture (il était servit à l'époque). Je fus également obligée de mettre une perruque courte et blonde de surcroit pour la couverture ci-dessous. heureusement les années passant les brunes revinrent sur le devant de la scène, et toutes les couleurs de cheveux même rousse furent égales devant le dieu des mannequins.

Couverture Jours de France

Mode style Anglais avec des chiens de race anglaise

La mini jupe battait son plein en France, grâce aux Anglais qui l'avait crée et personne ne s'en plaignait. C'était le déchainement des jupettes ras des fesses, ce qui provoquait des polémiques énormes. Même les couturiers classiques en avaient dans leurs collections et le prêt à porter n'en parlons pas !

Après cette photo, je suis tombée en amour de cette race de chien nommée Fox Terrier à poil dur, toute ma vie des petites mères style Milou m'ont accompagnées pour ma plus grande joie et mon plus grand bonheur. J'en ai une encore, elle s'appelle Roxane, c'est un vrai monstre de photogénie comme sa maman !

Roxane

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